dimanche 13 décembre 2015

1973 Irlande

Lundi 10 septembre 1973


Partis jeudi 6 septembre de Strasbourg en auto-stop, après une étape à Saint-Dizier, Patrice Nathier et moi, en route pour l’Irlande, avons passé la nuit dans une auberge de jeunesse à Lille.
Dans la journée, trajet Lille – Calais, en auto-stop.
Nous mangeons sur une plage au bord de la mer, à Petit-Fort-Philippe.
A 17h, nous prenons l’aéroglisseur (hovercraft), véhicule à coussin d’air, pour traverser la Manche de Calais jusqu’à Ramsgate, au ROYAUME-UNI.

Héritier des royaumes d’Angleterre et d’Ecosse, le royaume de Grande-Bretagne naît le 1er mai 1707. L'union législative de la Grande-Bretagne et de l'Irlande est scellée le 1er janvier 1801 par les deux parlements irlandais et anglo-saxons sous l'Acte d'Union de 1800. Le pays est alors nommé « Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande ». Après l’indépendance de l’Irlande en 1921, le pays prend le nom de Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord.

Le Commonwealth des Nations, issu du Statut de Westminster adopté en 1931, (association d'anciennes colonies ou protectorats de l'Empire britannique) est depuis 1946 une association libre d’Etats, unis par leurs intérêts communs et  dirigés symboliquement par le souverain du Royaume-Uni, devenu le chef du Commonwealth.
Depuis le 1er janvier 1973, le Royaume-Uni  a rejoint la Communauté Economique Européenne.

Nous débarquons à 17h45, à Ramsgate (comté de Kent), à l’extrême sud-est de l’Angleterre, jolie ville à l’abri des falaises de la côte nord-est du Kent.
A la sortie du port de Ramsgate, nous faisons de l’auto-stop vers Londres, le long des cottages qui bordent la route.
Dépaysement : ici on roule à gauche, et pour le stop il faut se mettre à gauche ! Pareil quand on monte dans la première voiture…
Il faut aussi s’habituer à l’indication des distances en miles (1 mile = 1,6 kilomètre). Ça ne marche pas terrible, le stop. Nous arrivons seulement à minuit au sud de Londres.
Nous plantons la tente au « Cristal Palace Park », en banlieue : grand terrain de camping au sol dur en terre battue. Le maillet est bien utile pour arrimer ma vieille tente militaire.

Mardi 11 septembre 1973

Notre but n’étant pas de visiter Londres, nous sortons de la ville au matin, en faisant du stop sur les boulevards périphériques. 
Après-midi : trajet à travers l’Angleterre jusqu’à l’estuaire de la Severn. Nous passons au pays de Galles (Wales) et arrivons à Newport où nous mangeons (sur le pouce). 
En flirtant avec la limite entre Angleterre et pays de Galles, nous remontons jusqu’au nord-ouest de l’Angleterre. La nuit tombée, nous sommes chargés dans la remorque d’un véhicule qui nous mène pour 22h à Chester (comté de Cheshire) : agréable trajet sous les étoiles, sur de petites routes de campagne. 
Il fait nuit, et il va falloir dormir. Nous plantons la tente dans un parc public, dissimulés par un bosquet.

Mercredi 12 septembre 1973

Pas eu de problème, derrière le bosquet…
Le matin, on visite la ville, pittoresque cité avec de vieilles maisons à colombage. Patrice fait des photos de « churches » ; ça m’énerve…
C’est là qu’on apprend, en regardant les journaux en devanture, le coup d’état militaire du général Pinochet au Chili et la mort du président Salvador Allende qui se serait suicidé. Nous sommes atterrés…

L’après-midi, à la sortie de Chester, on fait de l’auto-stop à travers le nord du pays de Galles.
Le pays de Galles (Wales) est une des quatre nations composant le Royaume-Uni, suite à l’Acte d’union de 1536. Le pays est resté celtique et l'usage de la langue galloise s'est toujours perpétué, alors même qu'en Angleterre et en Écosse, l'usage des langues celtiques s'est perdu ou a largement diminué.
On atteint l’île d’Anglesey, extrême nord-ouest du pays de Galles, reliée au continent par un immense pont.
A 19h, nous arrivons à Holyhead. C’est un port d’escale.
Nous attendons à la gare le bateau pour l’Irlande. Eh oui ! On prend un billet, et passées les portes de la gare, on se retrouve au bord de la mer d’Irlande !
A 23h, nous montons sur le bateau « Cambria », à quai, pour y dormir sur des bancs.

Jeudi 13 septembre 1973

A 3h, départ du navire. Le ronflement des moteurs nous réveille, si tant est qu’on dormait… 
A 7h, arrivée du bateau en République d'IRLANDE, au port de Dun Loaghaire. 

Territoire sous domination anglaise depuis 1175, l’Irlande est intégrée au Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande en 1801. Elle s’en rend indépendante le 6 décembre 1921 sous le nom d’Etat libre d’Irlande.
En 1949, elle prend le nom de République d’Irlande et rompt avec le Commonwealth.
Le 1er janvier 1973, l’Irlande devient membre de la Communauté Economique Européenne.

Depuis le port, une navette ferroviaire nous mène à la gare de DUBLIN (Baile Átha Cliath, en gaélique). On débarque au centre-ville. Un peu endormis, on cherche un endroit pour prendre un petit déjeuner. Auparavant, dans une banque, nous changeons des livres sterling contre des livres irlandaises. Sur une grande avenue, on s’arrête dans un café qui nous sert un breakfast avec des œufs au bacon et des saucisses. Hum ! C’est bon, ça requinque et ça réconcilie (brièvement) avec la cuisine britannique. D’autant plus que nous y rencontrons deux Finlandaises (blondes, comme il se doit) ! Conversation en anglais, enfin… plutôt Patrice, parce que moi, c’est déplorable ! Lorsque nous leur annonçons que nous comptons nous rendre en Irlande du Nord, la réaction d’une d’entre elles est immédiate : « You are fool, I want not to be killed ! »
Nous passons la matinée en ville avec les filles. Après les avoir quittées, nous nous rendons chez notre copine Phyllis, une étudiante que nous avons connue à Strasbourg.
Nous mangeons chez elle, avec ses parents, à midi. Réception très « british », le repas aussi... 
L'après-midi, nous allons nous promener en ville.
Le gaélique, d’origine celtique, première langue officielle de l’Irlande, est une des plus vieilles langues d’Europe. Les panneaux indicatifs sont rédigés en anglais et gaélique. Bien que la langue officielle soit l’irlandais, tout le monde parle anglais.

Le soir, nous allons manger avec Phyllis chez des amis à elle. Par la suite nous sortons ensemble dans un « pub » jusqu’à 22h.
Patrice et moi dormons dans une auberge de jeunesse.

Vendredi 14 septembre 1973

Journée à Dublin : visite de la ville.
Capitale à l’aspect plutôt provincial, la ville la plus cosmopolite du pays est une ville à échelle humaine, avec une magnifique architecture géorgienne.
Elle est située à l’embouchure de la Liffey.
A 18h30, nous mangeons chez les parents de Phyllis. Attention, pas de retard !
Ma perception de la langue anglaise n’évolue guère… Désespérant !
Le soir, nous sortons avec Phyllis et son fiancé à Dun Loaghaire : nous allons dans un bar puis nous nous promenons au port jusqu’à 22h30.
Patrice et moi retournons dormir à l’auberge. 

Samedi 15 septembre 1973

En fin de matinée, nous traversons la ville à pied, chargés de nos sacs à dos. Je suis frappé par la grisaille générale des bâtiments. 
Nous quittons Dublin. Aux abords de la ville, la concurrence est forte. De nombreuses personnes font du stop, essentiellement des autochtones. Des jeunes filles en robe sage utilisent également ce moyen de transport.
On traverse le pays en auto-stop jusqu’à Limerick (comté de Limerick) sur la côte atlantique, à l’embouchure du fleuve Shannon.
Comme d’habitude, nous arrivons de nuit. A 23h, nous nous rendons tout d’abord dans un bar de station-service, puis nous campons sur un terrain de camping libre derrière la station.

Dimanche 16 septembre 1973

On passe la matinée sous la tente, puis on traverse Limerick.
L’après-midi, nous faisons de l’auto-stop de Limerick à Galway.
Située sur une baie de la côte ouest de l’Irlande, (province de Connaught, comté de Galway), la ville de Galway est la porte d’entrée du Connemara.
Nous arrivons à 17h.
Nous montons la tente dans un pré, à l’abri d’un mur de pierres. Nous décidons d’aller manger dans un restaurant. Nos maigres finances nous permettent-elles  de prendre une bouteille de vin (cher, ici) ? On va dire que oui.
Nous passons ensuite la soirée dans un pub jusqu’à 22h. Enfumé, plein à craquer, la bière y coule à flot. Et puis, à 22h, couvre-feu : on ne sert plus. La réglementation est très stricte.

Lundi 17 septembre 1973

Nous passons la matinée à Galway. On est conquis par cette ville riche en bâtiments et en rues médiévales. Cathédrale, églises, tout pour plaire à Patrice qui photographie encore et toujours… Promenade sur le port et le long de l’océan.
L’après-midi, nous montons la tente dans une nature sauvage et tourmentée de landes au bord de l’océan. Le temps se gâte ; pluie et bourrasques nous confinent jusqu’au soir sous la tente.
Au nord-ouest de la ville, commence le Connemara, région de montagnes et de landes inhospitalières qui lui a valu de rester sauvage et préservée.
On en a assez d’observer le ciel gris, la côte déchiquetée et les oiseaux de mer. A la faveur d’un répit, nous tentons une sortie à Galway jusqu’à 22h.

Mardi 18 septembre 1973

Le vent et la pluie n’épargnent personne, pendant toute la matinée.
Nous nous mettons en route l’après-midi pour remonter vers le nord. Auto-stop dans le Connaught jusqu’à Sligo. Paysages verts, riants, à l’habitat traditionnel, où paissent les moutons.
Longeant l’océan, nous continuons la route et pénétrons, par un rétrécissement entre la République d’Irlande et l’Irlande du Nord, dans le comté de Donegal.
Comté le plus au nord de l’Irlande, dans la province de l’Ulster, aux paysages rudes et sauvages, c’est un ensemble de collines peu élevées avec un littoral très découpé où le gaélique est encore très présent.
A 21h, nous atteignons Donegal, une ville située à l'embouchure de la baie éponyme.
Nous mangeons et dormons dans une auberge de jeunesse à 5 km de la ville.

Mercredi 19 septembre 1973

Nous faisons quelques photos au bord de la baie.

              

L’après-midi, nous quittons Donegal, en direction de l’Irlande du Nord.
Au bord de la route, un bouc de rencontre nous aide à faire de l’auto-stop, se plaçant  devant les sacs à dos !


Nous atteignons Lifford, sur la river Foyle, à la limite de l’Irlande du Nord.
Après le passage de la frontière irlandaise (sans aucun problème), nous franchissons à pied le pont sur la rivière. Des militaires britanniques nous fouillent, s’informent sur la raison de notre présence ici. « Very bad », tel est le résumé de la situation, vécue par un de ces soldats.
Après un slalom à travers des chicanes destinées à empêcher les voitures de passer (et les sacs de sable, et les meurtrières qui vont avec…), nous rejoignons l’Irlande du Nord, entité du ROYAUME-UNI.
Nous atteignons Strabane, la première ville de l’autre côté de la rivière.

L'Irlande du Nord est l'une des quatre entités composant le Royaume-Uni depuis 1921. Elle se compose de six des neuf comtés de la province irlandaise d'Ulster, au nord-est de l'île d'Irlande. Pour les Irlandais de la République, les six comtés de l'Irlande du Nord sont «sous domination britannique». Les habitants de l’Irlande du Nord sont d’origine anglaise, écossaise ou irlandaise. Ceux d’origine anglaise et écossaise forment la majorité de la population : ils sont de religion protestante et veulent généralement poursuivre la politique de rattachement avec la Grande-Bretagne. Cependant, même si les protestants constituent la majorité de la population d'Irlande du Nord, ils sont peu à peu rattrapés par les catholiques, dont le taux de natalité reste plus élevé. Les catholiques sont concentrés à proximité de la frontière avec la République d'Irlande et dans certains ghettos urbains de Belfast (la capitale) et de Londonderry.
En 1972, le gouvernement de Londres a décidé de suspendre le gouvernement et d’abolir le parlement de Belfast, puis d'imposer la loi martiale.

Depuis la frontière, nous continuons notre route pour atteindre Londonderry vers 19h. Nous nous rendons en ville.
Sur un pont qui sépare le quartier protestant du quartier catholique, nous sommes arrêtés par des militaires britanniques. On les informe qu’on cherche un camping, des fois que… Interloqué, l’un d’entre eux nous répond : « Mais c’est la guerre, ici ! ».
Alors, après le passage du pont, nous montons sur une colline. A côté d’un parc à chevaux, nous installons la tente, en contre-haut de la ville.

Jeudi 20 septembre 1973

En pleine nuit, nous sommes réveillés par le bruit d’une explosion. On sort de la tente. En ville, un bâtiment flambe…
Au matin, passant par là, on constate l’ampleur des dégâts : les restes fumants d’un entrepôt de whisky…

Trajet en stop de Londonderry à Belfast.
Un Irlandais nous charge, nous parle de son pays. Catholique, il ne comprend pas la partition.
Nous arrivons à 14h à Belfast, située à l'embouchure de la rivière Lagan et entourée de collines.
Nous mangeons sur le pouce puis nous rendons à l’auberge de jeunesse. Il n’y a personne dans cette auberge (et pour cause !), à part un routard français avec qui nous lions connaissance.
Le soir, nous nous faisons à manger sur place. Notre compagnon voyage avec sa guitare. La soirée en sa compagnie se poursuivra au son des cordes.

Vendredi 21 septembre 1973

Nous passons la journée à Belfast.
Belfast est devenue le centre du protestantisme irlandais, et la capitale d’Irlande du Nord en 1922. Pendant une grande partie de son histoire, Belfast a été tiraillée par les divisions sectaires entre catholiques et protestants, qui ont abouti aux événements violents qui se sont produits depuis les années 1960 comme la série d'attentats lors du Bloody Friday en  1972, qui fit 9 morts et 130 blessés.
Nous visitons la ville. Impressionnant !  Nous en retenons surtout les multiples contrôles pour pénétrer dans les rues commerçantes du centre-ville. On a l’impression de se trouver dans une ville assiégée. Les rues sont bouclées par des barrières et des palissades où il faut montrer ses papiers pour accéder, avec fouille des bagages.


Les commerces sont protégés par des grillages qui montent jusqu’au toit, pour éviter les bombes. En dehors du centre-ville, ce ne sont que ruines incendiées et quartiers dévastés !














On parvient tout de même à boire un pot dans la ville.
Nous rentrons à l’auberge à 17h30. Le copain routard a mangé tout seul.

Samedi 22 septembre 1973

Nous quittons Belfast dans la matinée. Nous arrivons à Larne à 13h.
Situé à vingt miles de Belfast, Larne est le port d'Irlande du Nord où il est le plus facile de se rendre en Ecosse. On considère aussi Larne comme la "Gateway to Northern Ireland", c'est à dire la Porte de l'Irlande du Nord.
A 15h30, nous prenons le bateau pour retourner en Grande-Bretagne.
Nous y retrouvons le routard français rencontré à Belfast.
A 17h15, arrivée à Stranraer, en Ecosse.
Paysage de landes, à perte de vue…
Nous montons vers le nord en auto-stop jusqu’à Glasgow. Notre compagnon agrémente le trajet, dans le fourgon qui nous a chargés, par des airs de Brassens et de Brel.
L’automobiliste nous dépose devant une auberge de jeunesse. Nous y laissons nos bagages et sortons en ville jusqu’à 22h30.
Nous passerons la nuit à l’auberge de jeunesse.

Dimanche 23 septembre 1973

Au matin, Patrice et moi, nous traversons l’Ecosse d’ouest en est, de Glasgow à Edinburgh.
Dans l’après-midi, nous visitons le centre d’Edinburgh (dont le château de la ville, sur la colline).
Capitale de l’Ecosse, Edinburgh fut pillée à plusieurs reprises par les Anglais. Elle perdit en 1707 son parlement, et la mainmise de l’Angleterre se fit plus précise, lors de la création du royaume de Grande-Bretagne.
Nous faisons ensuite des achats dans un marché souterrain, sorte de centre commercial de la ville.
Ciel lourd et nuageux…
Nous prenons le repas du soir à l’auberge de jeunesse Eglinton, vieille maison bourgeoise du XVIIIe siècle, où nous sommes installés, puis nous sortons en ville jusque vers 22h.

Lundi 24 septembre 1973

A midi, nous mangeons dans un restaurant avec le copain routard français.
Ensuite, nous décidons de descendre ensemble en auto-stop vers le sud. Nous resterons sur place tout l’après-midi ! A trois, ce n’est déjà pas facile. Mais, comme nous sommes éméchés et que nous avons fumé un joint, l’auto-stop devient folklorique ! On s’installe en bord de route, on fait signe aux automobilistes, on s’amuse, on leur fait des bras d’honneur… La faim se fait sentir. On cuit des saucisses sur le petit réchaud portatif, tout en faisant toujours du stop de temps en temps ! Bien évidemment, personne ne s’arrête !
Et puis, de nuit, calmés, nous sommes enfin chargés…

Mardi 25 septembre 1973

… Nous traversons l’Angleterre.
A 4h, nous arrivons à hauteur de Huntington (près de Cambridge). Nous dormons à trois sous la tente, en plein milieu d’un échangeur autoroutier. Un peu étroit ! On parvient quand même à dormir quelques heures.

Ce n’est qu’à 14h que nous arrivons à Londres, à 620 km d’Edinburgh. Nous traversons la ville par le métro, aux rames tristes, vieillottes et brinquebalantes. Le copain décide de rester à Londres. On se quitte.
Au sud de la ville, nous continuons l’auto-stop jusqu’à Ramsgate où nous arrivons à 22h30.
Nous dormons tous les deux sous la tente, un peu mieux que la nuit dernière.

Mercredi 26 septembre 1973

A 12h, nous prenons l’aéroglisseur jusqu’en France : arrivée à Calais à 12h45.
Auto-stop de Calais à Paris. 
Arrivée à Paris à 21h30. Nous allons passer la nuit chez un copain de Patrice.
Nous en repartirons vendredi pour Saint-Dizier. Je rentrerai à Strasbourg lundi 1er octobre, après 3500 km d’auto-stop.


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