Dimanche 24 juillet 1983
A 8h30, Viviane et moi partons de Strasbourg pour
Amsterdam, en voiture.
Vers midi, arrivée en BELGIQUE par la frontière de Longwy.
Peu après, nous nous arrêtons pour manger dans une « friture »,
petite baraque à frites implantée en bord de route, comme il en existe tant en
Belgique.
Nous passons par Arlon et longeons la frontière
luxembourgeoise. A Martelange, le côté gauche de la chaussée est belge alors
que le côté droit est luxembourgeois. Les stations-service se succèdent, le
prix de l’essence n’étant pas le même d’un côté ou de l’autre de la frontière.
Nous traversons les Ardennes belges jusqu’à Liège
puis nous dirigeons vers les PAYS-BAS.
C’est dimanche : il n’y pas de possibilité de
change à la frontière.
Vers 16h, nous arrivons à Maastricht.
Nous recherchons d’abord un camping. Comme nous
n’avons pas de florins, nous pouvons y faire du change.
Nous visitons la ville. La plus ancienne cité
néerlandaise, au bord de la
Meuse , a beaucoup de charme.
Quand les
provinces du sud se détachèrent pour former la Belgique en 1830, la
garnison en poste à Maastricht demeura loyale au roi hollandais et en 1839 la
ville et la partie orientale du Limbourg ont été intégrées de façon permanente
aux Pays-Bas. En fonction de l'excentricité géographique de la ville, elle a
plus souvent été tournée vers l'Allemagne et la Belgique que vers le reste
des Pays-Bas.
Nous mangeons dans un snack. Nous passons la nuit au
camping, dans la voiture. Les sièges de la Mazda sont rabattus, nous permettant de dormir confortablement.
Lundi 25 juillet 1983
Le matin, nous roulons vers Amsterdam.
Nous pique-niquons en cours de trajet.
Après-midi, nous visitons AMSTERDAM,
capitale des Pays-Bas sans gouvernement,
bâtie autour d’un réseau de canaux. Située sur l’embouchure de l’Ij, sur
l’Amstel et le canal de la mer du Nord, Amsterdam occupe une centaine d’îlots
reliés par plus de 1500 ponts. Le centre de la ville semble sortir tout droit
du XVIIe siècle.
D’interminables rangées de maisons à pignons,
jolies, folles, le long de canaux bordés d’arbres…
Nous nous promenons dans le cœur historique de la
cité, fer à cheval de canaux, jusqu’à la grand-place, le Dam.
Ici la bicyclette est reine. Les parkings pour vélos
s’alignent le long des berges.
Les demeures respectables et fleuries alternent
avec les sex-shops. Lanternes rouges et femmes en vitrine… Le quartier rouge
est composé de vitrines où les prostituées s’exposent, en attendant les clients.
L’atmosphère y est très particulière. Ce quartier doit son nom aux lanternes
rouges qui montrent la présence d’une prostituée. Par contre on ne sait pas si,
quand c’est allumé, c’est libre ou pas !
Une odeur
d’encens remplit les rues. De l’encens? Non ! Cette odeur vient tout droit des
coffee shops, où vous pouvez fumer et acheter votre cannabis made in
Nederland. Les gens y font leur commerce librement et payent leurs impôts comme
des honnêtes citoyens. La
Hollande , et spécialement Amsterdam, se démarque par son
côté rebelle. Impression d’une ville hors la loi, avec des vendeurs de
drogues et de sexe à tous les coins de rue. Et pourtant, tout ceci est légal
et extrêmement contrôlé. On est dans un autre monde.
Nous quittons la ville pour nous diriger vers l’est.
Comme il se doit, nous apercevons le long de la route quelques moulins à vent
restaurés.
Dans la soirée, nous parcourons en voiture les polders
de Zuidelijk et Oostelijk-Flevoland.
Le Zuiderzee était un golfe du Nord des
Pays-Bas. A l'époque romaine, le lac Flevo, séparé de la mer par des dunes,
occupait une grande partie de la superficie. Au XIIIe siècle,
à la suite d'inondations, la mer envahit le lac. Les Néerlandais, dans leur
souci d'agrandir et de sécuriser leur territoire, lancèrent au XIXe
siècle, un grand projet de polders. Il faudra cependant attendre le vote du
Parlement en 1918, suite aux terribles inondations de 1916, pour voir se
concrétiser le projet de l'ingénieur Cornelis Lely.
La pièce
maîtresse du chantier, préalable à l'assèchement, est la grande digue (Afsluitdijk) terminée en 1932. Elle
fait 30 km
de long et 90 m
de large, au sommet coiffé d'une autoroute. Les polders seront créés de 1930 à
1968 .La partie restée en eau porte aujourd’hui le nom d'IJsselmeer (lac d'Issel).
Le Flevoland a
donc été créé par l'assèchement de la mer selon la technique des polders, et les travaux ont duré
jusqu'en 1968.
Lelystad, du nom de l’ingénieur
responsable du projet, est la grande ville du polder. Elle se trouve à une
altitude de 5 m
sous le niveau de la mer.
Nous parcourons en voiture cette ville nouvelle
fondée en 1967. Impression étrange d’une ville en construction, non terminée...
Lelystad se trouve en bordure des mers intérieures
Ijsselmeer et Markermeer. Là débute la digue Houtribdijk qui sépare ces deux étendues d'eau. Nous empruntons
cette digue qui rejoint Enkhuizen (Hollande Septentrionale), de l’autre côté
du golfe.
Un cordon de dunes long de 40 kilomètres
entre Wassenaar et Ijmuiden constitue la défense de la Hollande Septentrionale
et Méridionale contre la mer.
Nous nous installons sur un parking aux abords des dunes de Wassenaar (Hollande
Méridionale).
Paysage de dunes intactes qui forment un territoire vulnérable et sont très
importantes pour la protection de l'arrière-pays.
Les
dernières voitures quittent le parking. Nous y restons seuls, allons nous
promener sur les dunes, mangeons sur place et passons la nuit dans la voiture.
Mardi 26 juillet 1983
Au matin, le gardien du parking reprend son service.
Il ne s’étonne pas de notre présence. Nous payons simplement notre stationnement
de nuit.
La grisaille tourne à la pluie.
Par la forêt de Wassenaar, nous atteignons dans la
matinée DEN HAAG (La Haye ).
Résidence de la Cour , siège du gouvernement,
elle n’est pas la capitale officielle des Pays-Bas. La Haye ne possède pas un large
centre historique comme ses proches voisines de Leyde et Delft. Mais à partir
de 1850 et vu la place grandissante qu'occupe le gouvernement dans la vie du
pays, La Haye se
développe considérablement.
Relativement
réduit, le centre historique de La
Haye illustre au travers de son architecture le
protestantisme néerlandais. Les édifices en briques ocre sont d’une simplicité
confinant à l’austérité.
Nous parcourons
partiellement la ville en voiture, à cause de la pluie. Nous passons devant la Cour internationale de justice,
organe judiciaire principal de l’Organisation des Nations Unies.
Nous avons l’intention de visiter le musée de la
torture, mais il semble fermé. Vu le mauvais temps persistant, nous décidons de
quitter la ville.
Un peu plus tard, nous nous arrêtons pour manger à
Dordrecht.
Après-midi : trajet vers la frontière.
Traversée de l'Allemagne par les autoroutes. Arrivée à la maison
à Schiltigheim vers 23h.
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