Lundi 5 août 1985
Viviane et Jean-Lionel m'emmènent en voiture, depuis
Mérindol (Vaucluse) où habite mon frère François, à l'aéroport de
Marseille-Marignanne.
Je décolle à 8h pour la TUNISIE.
Après une heure et demie de vol, dans un avion avec
beaucoup de places libres, j’arrive à TUNIS à
8h30 (heure locale).
Hichem m'attend à l'aéroport. Nous passons la
matinée ensemble à Tunis, en des démarches diverses. Nous retournons à
l’aéroport pour midi où nous accueillons Viviane, Jean-Lionel (14 ans) et une de
nos amies de Strasbourg, Janine Fromm. Nous n’avons pu prendre le même avion,
pour cause de réservation trop tardive.
Jean-Lionel souffre d’une demi-paralysie faciale en
cours de résorption mais qui l’handicape encore.
Nous sommes venus en Tunisie à l’occasion du
mariage d’Hichem et Raoudha.
Nous partons tous à Nabeul, au sud du Cap Bon, où nous allons loger.
Nous sommes accueillis par la mère d’Hichem dans sa
maison de l’avenue Mongi Slim, mais sans grand enthousiasme. Après le repas,
nous allons tous les quatre faire un tour à l’inévitable plage à touristes. Viviane
et Jean-Lionel se baignent. Curieux effet de voir Jean-Lionel sortir de l’eau
avec un œil droit grand ouvert qu’il ne peut fermer !
Nous allons par la suite nous balader au centre de Nabeul
et dans le souk.
Les artisans travaillent dehors, amplement
photographiés.
Ateliers de poterie, broderies, carreaux de
céramique, distillation de l’eau des fleurs d’orangers, de rose et de jasmin, confection
de nattes et objets en faïence : de véritables chefs-d’œuvre voisinent
avec un fatras d’objets de mauvais goût destinés aux touristes.
Nous parcourons les ruelles du centre.
Janine a du succès chez les Tunisiens. On me demande
pour combien de chameaux je la vends … Je réponds que quelques pastèques
seront bien suffisantes !
Le soir, nous mangeons dans un restaurant à Hammamet avec Hichem.
Au retour chez la mère d’Hichem à Nabeul, Viviane,
Janine et moi dormons dans une même pièce. Quant à Jean-Lionel, il a droit à
une chambre pour lui !
Mardi 6 août 1985
Le matin, nous partons avec Hichem, en deux
voitures, à Sfax. Nous y arrivons
vers midi.
Pendant que Hichem vaque à ses occupations, nous
visitons la médina, toujours animée et intéressante, ceinturée par ses
remparts.
La chaleur est difficile à supporter. Dans les rues,
je recherche de l’ombre, sautant d’arbre en arbre espérant trouver un peu de
fraîcheur.
Nous nous retrouvons pour manger dans un restaurant.
L’après-midi, au retour, nous nous arrêtons à El Jem. Nous visitons l'amphithéâtre romain.
Je ressens la même sensation qu’en avril 1973 quand
j’y étais passé en auto-stop, en route vers le sud. Impressionnant ! Nous
parcourons le site. De sa masse écrasante, le plus grand édifice romain de
Tunisie domine les maisons basses du bourg.
Nous rentrons à Nabeul pour 18h30. Le soir, nous
allons manger en terrasse d’un restaurant sur la plage.
Mercredi 7 août 1985
Ombre bienfaisante…
Quelques danses de temps en temps avec la future belle famille… Hichem s’en mêle, esquissant quelques pas accompagné par les youyous des femmes.
Mercredi 7 août 1985
Nous partons tous les quatre avec la voiture
d'Hichem, à Menzel Bourguiba.
Ancienne Ferry-ville,
créée par les Français pour recevoir les émigrants européens à la fin du siècle
dernier, ce fut un site stratégique entre les lacs Ichkeul et de Bizerte.
Vers midi, nous retrouvons la maison où Viviane a
vécu lorsqu'elle était jeune. Nous voyant approcher, des enfants nous accostent. On
leur explique que Viviane a vécu ici. Branle-bas de combat dans la famille !
On nous invite à entrer.
Dans un premier temps, la famille Ben Khalifa croit
que Viviane est la fille du propriétaire français actuel de la maison. Nous
leur expliquons qu’il n’en est rien, que son père était gendarme à l’époque.
Nous sommes invités à manger. Rien n’a changé,
d’après Viviane qui avait 9 ans à l’époque. Ni le toit en tuiles à la
française, ni le jardin ni les orangers et les bougainvilliers à l’arrière de
la maison… Accueil chaleureux.
Nous quittons nos nouveaux amis vers 16h.
Nous arrivons à Bizerte.
Ancien
comptoir phénicien, devenu plus tard un repaire de corsaires, posté juste en
face de la Sicile ,
ce fut une base navale importante créée par les Français dès leur arrivée en
Tunisie.
Viviane retrouve l’ancienne école privée tenue par
des religieuses, où elle était élève. Nous sonnons au portail. Une gardienne
vient ouvrir. Après nos explications, elle nous laisse entrer, nous fait visiter
le parc de l’école.
Ombre bienfaisante…
Viviane semble émue. Malheureusement une religieuse,
ancienne professeur qu’elle aurait aimé revoir, est partie en Europe pour les
vacances…
Nous allons nous balader ensuite sur le vieux port.
La ville est traversée par un canal qui relie le lac
de Bizerte à la
Méditerranée , avec un pont à bascule. Elle reste marquée par
la vieille architecture coloniale. Le port entouré de maisons blanches, avec
ses grosses barques de couleurs vives, constitue le cœur de l’ancienne ville.
Nous sommes de retour à Nabeul pour 20h.
A partir de 21h30, a lieu la "soirée des
femmes" à l'occasion du mariage de Hichem et Raoudha.
Un mariage
tunisien se déroule approximativement en quatre jours. La cérémonie de
l'Outilla (outia) est dédiée aux filles généralement, et les hommes ne sont pas
nombreux à être présents durant cette fête. Une troupe musicale féminine est la
tradition.
La mariée, en l’occurrence Raoudha, assise toute la
soirée en exposition, change de tenue environ 2 ou 3 fois, pour revêtir une
lourde robe sous laquelle elle est dissimulée, étouffant sous la chaleur…
Quelques danses de temps en temps avec la future belle famille… Hichem s’en mêle, esquissant quelques pas accompagné par les youyous des femmes.
La fête dure jusqu'à 1h30.
Jeudi 8 août 1985
Janine, Viviane, Jean-Lionel et moi partons tous les
quatre à Tunis.
Nous visitons le musée du Bardo, le plus important des musées archéologiques
du Maghreb et l’un des plus riches du monde concernant les mosaïques romaines.
A midi, nous mangeons au restaurant.
L’après-midi, nous allons visiter Carthage (ruines puniques et romaines).
Difficile d’imaginer ce que fut la splendeur de la cité qui fit trembler Rome
au faîte de sa puissance ! Les vestiges sont très disséminés et souvent
peu spectaculaires.
Un guide en chéchia rouge ne nous apporte que peu de
renseignements ; par contre il essaie de nous refiler de fausses pièces de
monnaie, datant soit disant de l’époque…
Nous passons ensuite à Sidi-Bou-Saïd. Vitrine touristique de la Tunisie , accrochée au
flanc du djebel Manâr, c’est un balcon sur la mer veillant sur le golfe de
Tunis. Symphonie de blanc et de bleu ; venelles en cul-de-sac…
Le soir, à Nabeul, nous prenons le repas chez
Raoudha, avec Hichem.
Ensuite, nous nous rendons à une soirée festive
traditionnelle, la « soulémia », organisée pour le mariage d’Hichem
et Raoudha. Plutôt masculine, la soirée, avec les hommes en gandoura autour des
tables basses où l’on sert du thé. L’orchestre aussi est masculin…
Sont présents les frères d’Hichem, entre
autres Norredin, Tayeb et Zouir. La fête dure jusqu'à 2h du matin.
Vendredi 9 août 1985
Dans la matinée, nous nous rendons au souk et au marché
à Nabeul. Essentiellement attrape-touristes… Poteries, touristes en short mais
aussi femmes voilées…
Nous mangeons dans un restaurant au bord de la mer.
Nous passons l’après-midi à la plage. Je patiente…
Le soir, nous mangeons au restaurant à Hammamet. Hichem
nous y rejoint. Nous rentrons avec lui à Nabeul.
Samedi 10 août 1985
Nous partons tous les quatre pour la journée, avec
la voiture d’Hichem, à Menzel Bourguiba. Nous sommes invités par la famille Ben
Khalifa.
La famille a acheté la maison. Bientôt un toit arabe
en terrasse remplacera la toiture en tuiles. Le père est instituteur, les
enfants vont à l’école ou font des études. L’aînée, Raoudha, est étudiante en
médecine.
La mère est heureuse de faire revêtir à Viviane une
robe tunisienne. Je ne sais pas laquelle est la plus émue. Pour moi, ce sera
une djellaba. Photos dans le jardin et dans l’ancienne chambre de Viviane.
Viviane ne supportera tout de même pas très longtemps
cette tenue d’hiver…
Après le repas (un couscous), nous faisons tous une
petite balade à pied dans la soirée aux alentours de Menzel Bourguiba.
A 22h, nous quittons nos amis pour rentrer à Nabeul.
Lorsque nous arrivons à minuit, la famille d'Hichem est rassemblée devant le
portail. Les hommes sont assis à terre et refont le monde… jusqu'à 2h du matin
(avec la participation de Norredin, Tayeb, Zouir !).
Dimanche 11 août 1985
De 9h à 10h, je suis à la plage avec Viviane. Nous
faisons ensuite des courses à Nabeul tous les quatre.
L'après-midi, Hichem m’entraîne au hammam (bains
maures) avec Jean-Lionel.
En créant les
thermes, les Romains furent les véritables inventeurs du hammam. Récupéré par
les musulmans, le hammam a une signification sociale essentielle : pendant
longtemps ce fut la seule sortie autorisée aux femmes qui s’y retrouvaient
entre elles. Les hommes, quant à eux s’y rendent entre amis pour bavarder.
C’est réservé aux hommes le dimanche toute la
journée. Le patio central est entouré de « doukkanas » (banquettes
recouvertes de nattes). Une enfilade de trois pièces chaudes nous entraîne à transpirer,
de la chambre la plus tiède à la chambre la plus chaude.
Pour l’heure, l’endroit est désert, l’eau douteuse…
Je fais des navettes en voiture pour emmener des
invités à la noce, de Nabeul à Hammamet.
A partir de 21h30, c’est la réception officielle dans
un hôtel à Hammamet pour le mariage d'Hichem et Raoudha.
Quelques touristes européens, présents dans les
lieux, nous observent, prennent des
photos.
La soirée sera calme au possible…
La centaine d’invités est assise autour de tables dans
la grande salle. Un orchestre tunisien anime la soirée. Les mariés posent sur
un canapé central.
De temps en temps, on nous sert des petits fours et
des gâteaux tunisiens : baklawas, makrouds et loukoums, avec des jus de fruit.
Nous rentrons pour 2h du matin à Nabeul.
Lundi 12 août 1985
De 6h45 à 9h30, je fais l'aller-et-retour à
l'aéroport de Tunis pour y emmener un invité japonais. Grâce à cet invité (qui
a offert à Hichem, suite à une transaction probablement biscornue, un appareil
photo Nikon de grande valeur dont Hichem ne sait que faire), je me retrouve
propriétaire d’un appareil photo. Hichem, me devant de l’argent, a trouvé là
une occasion de se débarrasser de sa dette à moindre frais. Il est vrai que je
ne regretterai pas ce troc.
Nous passons la journée à Nabeul. La famille est omniprésente…
Jean-Lionel, qui s’est enfermé dans sa chambre puis endormi, suscite un émoi
de la famille qui souhaite accéder à la pièce.
Le soir, tous les quatre, nous allons manger dans un
restaurant à Hammamet.
Mardi 13 août 1985
Vers 13h, nous nous rendons au repas de mariage à
l'hôtel d'Hammamet, réservé à la famille et aux proches : une quarantaine de
personnes sont présentes. C’est une réception plus classique. Il y a même un
vin rosé de Tunisie !
Nous sommes de retour à Nabeul vers 17h.
Le soir, nous allons manger dans un restaurant de
la plage. Après le repas, nous prenons un pot à la terrasse du restaurant avec
Tayeb, Zouir et d'autres frères d'Hichem jusqu'à 2h du matin.
Mercredi 14 août 1985
Dans la matinée, nous partons à Tunis avec Hichem,
Raoudha et d'autres membres de la famille. Nous nous rendons à l'aéroport pour
midi.
A 13h, départ d'Hichem et Raoudha pour l'Europe, en
voyage de noces.
Nous mangeons, quant à nous, tous les quatre à
l'aéroport.
Nous décollons à 15h.
Arrivée à Marseille à 17h50 (heure française). Mon
frère François nous attend à l'aéroport.
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